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Orchidées Spiranthes sur les dunes bretonnes

Sur un espace naturel protégé du Finistère nord il y avait cette superbe plage, mais également une grande colonie d’orchidées sauvages.

A priori elles peuvent passer pour de petites plantes anodines car les fleurs sont très petites et blanches, on peut donc être familier de cette plage sans s’en rendre compte.

Les « Spiranthes » ont cependant une particularité de vriller ce qui permet une identification assez rapide quand on s’intéresse aux orchidées.

Spiranthes aestivalisUne fois que l’on en a repéré une, on voit que le sol est ponctué de ces petites hampes blanches sur une bonne partie de la dune.

Sans doute ce sol assez particulier limite la concurrence des autres plantes. ne faisant qu’une vingtaine de centimètres l’orchidée ne survivrait pas avec d’autres plantes plus grandes autour.

La présence de lapins et de sable régulièrement humidifié est sans doute également pour beaucoup dans la qualité de ce sol, c’est un assemblage donc assez complexe qui permet d’expliquer pourquoi 1km plus loin il n’y a plus aucune chance de retrouver une colonie similaire.

Comme on le voit sur la photo les hampes florales semblent sortir directement du sol, soit on a des rosettes de feuilles (un peu partout en fait) soit on a ces hampes.

La route des orchidées

Dimanche dernier c’était le Festival BD des éclaireuses et éclaireurs à Saint-Gobain, j’y étais invité avec d’autres dessinateurs de la Lanterne à BD.

Je savais qu’en traversant les bois en voiture, il y avait une petite chance de croiser une orchidée sauvage sur la route.

Quand les deux cotés de la route se sont tapissés de ces pointes blanches, j’ai compris que j’étais tombé sur un endroit exceptionnel. La floraison venait de commencer ce qui était le moment parfait pour prendre des photos, il y avait du choix pour les angles de vue !

Orchidées et prêles
Orchidées et prêles

Une constellation d’orchidées sur environ 500 mètres c’était la première fois que je voyais cela.

A priori le genre était dactylorhiza (Orchis), ensuite il faut se méfier car dans une même colonie il peut y avoir plusieurs espèces comme des dactylorhiza maculata ou dactylorhiza fuchsii ou d’autres croisements subtils. En gros, sans livre de botanique sur place, il faut être expert.

Dactylorhiza
Dactylorhiza plus marqué

Bon c’est vrai maintenant il y a également l’application Pl@ntNet pour les fanas du mobile.

Pour les autres on regarde les feuilles au raz du sol qui ont généralement des points, c’est bon signe.

Feuille maculée
Feuille maculée

Ces particularités lui donnent un avantage sur les herbes hautes quand le talus est entretenu ou dans une pâture.

Une fois la floraison terminée on ne va plus voir grand chose et tout va finir par retourner sous terre pour ressortir à la prochaine saison.

Alors j’ai pris des photos le matin et comme j’avais tout mon matériel, j’en ai profité pour faire une petite aquarelle :

Aquarelle d'un orchis
Aquarelle d’un orchis

 

Quitte à me répéter je dois signaler qu’il est inutile de tenter de replanter ces orchidées sauvages. Elle vivent connectées à de longs réseaux d’hyphes : Les champignons leur fournissent une partie de leur alimentation.

On doit les protéger en respectant leur habitat instable à la lisière de la forêt ou dans les pâturages entretenus à la bonne hauteur par les animaux.

Orchidées des dunes de Keramma – Orchis et Epipactis

Bretagne Buissonnière avait fait un article sur les orchidées des dunes de Keramma, cela m’a donné envie d’aller voir cet espace naturel situé dans le Finistère Nord.

En août, j’avais cependant peu d’espoir de voir des orchidacées, mais ce site contient de nombreux genres, ce qui permet de satisfaire la curiosité des photographes d’été.

En tête de cet article on voit l’immanquable Anacamptis pyramidalis (Orchis pyramidal) avec sa couleur vieux rose, c’est assez facile de le repérer. Il parait qu’il a une odeur de renard, vu le nombre de lapins qui se trouvent sur place on peut comprendre ce choix défensif.

Terrier de lapin de garenne
Terrier de lapin de garenne

Un peu plus loin c’est un Epipactis palustris (Epipactis des marais) que j’ai eu le bonheur de prendre en photo dans un état parfait.

Epipactis palustris
Epipactis palustris

Les responsables du site m’ont indiqué que cette orchidée était souvent confondue avec l’Epipactis helleborine. Afin de faciliter la comparaison, voici la photo de cette seconde orchidée prise en 2010 dans un marais de Picardie :

Epipactis helleborine
Epipactis helleborine

Expo d’orchidées à l’Abbaye de Vaucelles

 

La semaine dernière se déroulait l’exposition internationale d’orchidées de l’Abbaye de Vaucelles.

C’est un peu particulier comme expo, cela se déroule sous une voûte de pierre avec une hygrométrie renforcée par un grand bassin et une température bien plus élevée qu’à l’extérieur.

Les orchidophiles y viennent acheter des orchidées rares ainsi que du matériel tout aussi sophistiqué, d’autres viennent pour admirer les jardins exotiques et prendre des photos.

En ce qui me concerne c’est avec mon nouveau téléphone Samsung GS II, que j’ai pu prendre ces photos. C’est assez critique, sans pied, en intérieur, mais ça passe.

N’ayant pas une culture aussi développé que les orchidophiles, je n’ai pas toujours compris en face de quelle orchidée mythique je me trouvais, c’est après chez moi que j’ai pu jouer au 7 familles genres avec les noms marqués sur les étiquettes.

Celle qui illustre cet article se nomme Angraecum sesquipedale ou Etoile de Madagascar pour les intimes. C’est une orchidée qui illustre la coévolution :

Charles Darwin a reçu de Mr Bateman une orchidée blanche similaire à celle-ci. Elle comporte du nectar au fond d’un long éperon de plus de 20 cm (voir la photo ci-dessous). Le nectar étant la récompense du pollinisateur, il en a déduit que l’on trouverait un jour un papillon doté d’une longue trompe.

Un peu plus tard le Xanthopan morgani praedicta a été décrété comme la clé du mystère, un Sphinx ayant une trompe adaptée à cette tâche.

La suite de l’histoire s’écrit bien plus tard avec des caméras sur le terrain, un pollinisateur surprise vient s’inviter à la fête sur une autre Angraecum :

http://www.cnrs.fr/insb/recherche/parutions/articles2010/s-hugel.htm

 

Chaque orchidée à donc sa petite histoire, dans cette Abbaye chacun pouvait y trouver son compte.

Angraecum sesquipedale
Angraecum sesquipedale