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L’oeil de la forêt

L’hiver étant doux, j’en ai profité pour faire une petite balade.

Le gel est arrivé brièvement puis a rebroussé chemin.

Certaines plantes sont déjà en décomposition alors que d’autres profitent de l’aubaine pour se constituer de solides réserves. Elles se font remarquer par des couleurs insolentes, sorties directement de gros tubes de peintures.

Entre la vie et la mort les contrastes de couleur sont parfois violents, c’est ce qui fait la beauté de ces petits coins perdus.

Mare

 

 

Le cotinus coggygria un arbuste tout en contrastes

Il y a des saisons ou le jardin est un vaste chantier et ou les fleurs ne sont plus à la fête.

Néanmoins certains arbustes comme le Cotinus coggygria en profitent pour sortir le grand jeu, du rouge pourpre, les feuilles passent au rouge orange saturé.

L’arbre à perruques est de la famille des anacardiacées, au printemps il joue aux pom pom girl en agitant ses perruques dans le vent, ce qui est un effet visuel également très intéressant.

Contrairement à l’érable du Japon qui prend également de belles couleurs en automne, le Cotinus coggygria Royal purple reste arbustif ce qui lui permet de s’adapter à de petits jardins.

Pour les peintres, ce rouge rentre parfaitement en complémentaire avec le vert de la végétation aux alentours.

Dans notre œil les capteurs de rouge (cônes) vont être fortement sollicités quand on va regarder une feuille rouge. Quand on va déplacer le regard vers les d’autres feuilles vertes, ce sont d’autres cônes (verts et bleus) qui vont prendre le relais et dans ce cas le rouge sera cette fois sous représenté.

Avec ce contraste deux couleurs complémentaires mises côte à côte vont paraître plus saturées qu’elles ne le sont réellement.

A l’époque ou on oriente des spots sur des tableaux pour faire ressortir toute la saturation de la peinture, on reste encore « scotché » devant des fresques murales réalisées dans des endroits sombres par les maîtres de la renaissance.

Pour que ces fresques resplendissent à la lumière d’une bougie, il était obligatoire d’utiliser toutes les astuces pour que les scènes restent lisibles.

  • Une vierge à la peau orange avec un drapé bleu (complémentaire)
  • Un bras lumineux devant un fond sombre (luminosité)
  • Un personnage dans des couleurs chaudes devant un paysage froid (température)
  • Un trait d’une couleur pure au dessus d’un mélange éteint (saturation)

Le long de la silhouette d’un personnage, la ligne de séparation ne sera pas marquée par un trait noir, mais une succession de contrastes divers. Un procédé complétement artificiel mais qui doit passer comme naturel.

Devant les feuilles si bariolées de ce Cotinus, je ne peux que apprécier ce passage variable dans différents modes de contrastes.

Cognassier du Japon à l’acrylique, un contraste graphique

Coign dans la neigeLe  Cydonia speciosa ou Cognassier du Japon est une rosacée qui est aussi belle pour ses fruits que pour ses fleurs.

Il parait que la chair est comestible, je n’ai pas essayé. Il est sans doute comme les autres coings, plus utilisé pour faire des confitures que pour le goûter.

J’ai choisi cet arbuste pour le contraste graphique. Les entrelacs géométriques de la ramure s’opposent à la rondeur du fruit.

C’est un des derniers mets de choix pour les oiseaux, qui doivent affronter la neige et le branchage inextricable. A ce stade le coing ramolli par les intempéries a perdu ses couleurs si particulières.

Le contre-jour éblouissant de la neige rend les ombres dures et cassantes. J’ai appliqué le blanc du tube en bordure pour avoir un contraste maximum. L’acrylique est une peinture qui couvre bien, un rehaut appuyé suffit pour revenir au blanc immaculé.

Je n’ai pas utilisé de noir dans cette série (le tableau fait parti d’un triptyque), je me devais donc de prendre des blancs assez marqués pour rétablir l’équilibre.

Voici le même sujet avec un peu moins de neige et plus de feuilles. La constellation de points verts à valeur de signal : Ceci n’est pas une pomme ! Cognassier du Japon